Bohemian Rhapsody: une histoire de princesse
- Rat Des Villes
- 27 nov. 2018
- 2 min de lecture
Projet chaotique hollywoodien de biopic sur un artiste torturé ayant connu un destin aussi magnifique que tragique, le pitch de la genèse de Bohemian Rhapsody est un condensé de clichés et malheureusement, cela concerne aussi le film en lui-même…

Il y a comme un sentiment de gâchis après le visionnage de Bohemian Rhapsody ; le film n’est pas catastrophique, loin de là mais il ne semble pas à la hauteur de la figure légendaire du moustachu aux dents de cheval. Tout d’abord, le film souffre d’un scénario faiblard et lisse. La vie de Freddie Mercury et l’histoire du groupe Queen a été réarrangée, romancée ; les ficelles sont grossières et suivent les trop monotones montagnes russes émotionnelles que l’on se farcit depuis des années. Comme dirait KeBlack, « Y a des hauts y a des bas ». L’histoire d’un musicien homosexuel fauché en pleine gloire par le sida avait-elle réellement besoin de ça ?
Ensuite, le film se perd un peu dans son sujet, est-ce l’histoire de Freddie, de Queen, de la chanson dont est tirée le titre du film ? Se concentre-t-on sur l’aspect artistique ou l’orientation sexuelle de son protagoniste ? Non pas qu’un film ne peut pas contenir tous ces thèmes mais il se doit d’avoir une ligne directrice, ce que n’a vraisemblablement pas Bohemian Rhapsody. On parle trop de si ou de ça mais pas assez quand même, si bien que le personnage étant une énigme pour le réalisateur en devient insipide pour le spectateur.
Le réalisateur parlons-en, il est toujours difficile d’analyser précisément la part de responsabilité d’un réalisateur qui s’est fait virer en cours de tournage (coucou Bryan Singer) mais on peut néanmoins juger le résultat final et autant dire qu’il n’est guère probant. Entre plans trop classiques et trop sages, le film se perd parfois, notamment lors de la scène burlesque de l’interview, et tente des choses qui tombent à plat et donnent l’effet esbroufes. Le paroxysme est atteint dans la très attendue, car teasée dès le début du film, scène du concert de Live Aid. Moment mythique s’il en est mais qui se révèle décevant ; de la foule numérique dégôlaaasse à des cuts intempestifs qui frustrent plus qu’autre chose.
Enfin les acteurs, on ne peut pas leur reprocher grand-chose, ils font plutôt bien leur boulot mais on peut s’interroger sur la pertinence de caster Rami Malek pour le rôle-titre. Outre une ressemblance discutable, tous ses efforts pour être crédible paraissent vain ; le costume était bien trop grand. On peut dès lors regretter le retrait du projet de Sacha Baron Cohen dont le côté baroque aurait sûrement rendu davantage justice à Freddie Mercury.
Reste que l’on passe un bon moment mais il faut dire que la bande-son y est pour beaucoup.
J'apprécie la référence mon cher Redneck !
En graaaaaande difficulté